Le décrochage scolaire
C’est un fait, les ados les plus fragiles ont des difficultés à aller à l’école. En effet, il faut déjà un bon sentiment de sécurité intérieure pour s’autoriser à apprendre, à découvrir l’inconnu, à rester seul assis à son bureau pour penser et apprendre, à accepter de montrer l’état de ses connaissances, etc. Tout cela ne va pas de soi ! Si un ado se sent trop vulnérable, si de plus il vit dans une famille où existent des tensions entre les parents, des problèmes d’argent, d’alcool, de violence, de disputes, il n’arrivera pas à se concentrer ni à penser à ses cours et aura toutes ses pensées tournées vers la maison, sans même s’en rendre compte !
Il y aura alors un grand risque de décrochage et de désinsertion scolaire, qui ne fera qu’aggraver la très mauvaise image que l’élève a déjà de lui. Souvent, ce sont les ados qui paraissent les moins intéressés par l’école qui sont pourtant les plus sensibles à leur image de mauvais élèves et les plus blessés par leurs échecs ou par une orientation vers des études techniques ou professionnelles, malgré leur indifférence affichée !
La dévalorisation
Les exigences de notre société actuelle d’être performant, compétitif, adapté, risquent d’accroître chez le jeune une mauvaise image de soi et des sentiments d’incompétences. Certains adolescents peuvent vivre un échec, scolaire ou autre, un conflit relationnel, une rupture sentimentale, une critique de ses parents comme une blessure insupportable, susceptible d’enclencher un cercle vicieux autodestructeur.
Leurs difficultés scolaires ne font que confirmer un vécu de dévalorisation, d’autant plus intensément qu’ils portent en eux des espoirs et des idéaux personnels souvent inaccessibles et grandioses.
La phobie scolaire
La « phobie scolaire », c’est-à-dire une peur maladive de l’école, est un autre problème grave, qui touche de plus en plus d’ados. L’ado refuse d’aller à l’école car il s’y sent mal, psychologiquement et très souvent physiquement (maux de tête, de ventre, vertiges, difficultés respiratoires, etc.). Parfois, la phobie commence par le refus de se montrer à la gym ou à la natation.
C’est beaucoup moins le fait de rater les cours, voire de rater son année qui doit nous alerter, mais surtout le fait qu’un refus d’aller à l’école signale que notre ado a de graves difficultés psychologiques (dépression, culpabilité, angoisse de laisser sa mère seule, …), qui demandent toujours des soins . Il est donc important d’être attentif à la détresse qui se cache derrière cette phobie scolaire et qui passe parfois pour de la « paresse » et du désintérêt à nos yeux de parents. Il peut alors être pertinent d’inviter l’adolescence à consulter un service d’aide.