Laisser l’enfant s’exprimer
En prenant le temps de regarder vivre notre enfant, nous cherchons à le connaître, à le comprendre et nous pouvons donc mieux agir ou réagir au quotidien. Nous intéresser à lui, et donc à sa vie, c’est encore lui donner l’occasion de s’exprimer : «Qu’as-tu fais aujourd’hui à l’école ? ou, si nous le voyons triste ou en colère en revenant de l’école : «Je vois que tu es malheureux, que s’est-il passé ?».
Attention, lui donner la parole ne signifie pas vouloir ou imposer qu’il nous dise « tout », chacun a droit à son jardin secret. Mais c’est une autre histoire… Permettons aux enfants de formuler leur avis, plus ou moins souvent, en fonction de leur âge. Un avis dont nous tiendrons compte dans la mesure du possible, et celle-ci sera évidemment différente s’ils ont 4 ou 14 ans.
Des avis mais pas de décisions
S’il est souhaitable qu’un adolescent choisisse ses vêtements (dans les limites d’un budget que nous définissons), il en est autrement d’un bambin de 3 ans auquel on pourrait seulement proposer : «Choisis-tu le pull bleu ou le pull vert ?».
Encore une fois, faites attention : leur permettre de donner un avis à propos du règlement d’une dispute, de l’organisation d’un travail, du choix d’un loisir, implique que nous les écoutions mais ne signifie pas automatiquement leur donner le pouvoir de décider à notre place. La distinction est importante : bien qu’il soit louable de laisser une marge de discussion, il faut savoir conserver son statut de parent et imposer une autorité.
La parole n’est pas une magie
A l’inverse, expliquer à un enfant que Maman s’en va mais qu’elle sera de retour bientôt, ne supprimera pas sa peine de la voir partir et elle lui manquera quand même… Préciser que Madame est malade et qu’une autre institutrice la remplace, que Papy ne reviendra plus jamais ou que l’on va avoir une nouvelle maison plus près du travail de Maman, n’empêchera pas un enfant de ressentir des sentiments douloureux, d’être en colère, angoissé ou malheureux.
Cet enfant pleurera encore, hurlera ou s’effondrera malgré tout et… il est important qu’il puisse exprimer sa détresse à sa façon. Croire que parler élimine les chagrins ou les conflits est faux. Mais parler, pour expliquer et pour exprimer ce que l’on ressent, est important. Parler aide à comprendre, à ne pas se sentir abandonné, à se situer et donc… à dépasser ou à assumer peu à peu une situation plus ou moins déplaisante ou dramatique.